Les règles de priorité en mer sont définies par le RIPAM. Il s’agit du Code de la route des navires. Les règles s’appliquent à tout voilier ou bateau à moteur naviguant en haute mer et dans les eaux attenantes. Les règles diffèrent en fonction du type de propulsion, qui peut être à voile ou à moteur. Les règles de barre et de route visent à prévenir le risque de collision appelé abordage.
Les règles de priorité en voilier : les privilèges, les manoeuvres, l’amure et l’abordage
Le règlement international pour prévenir les abordages en mer (RIPAM) utilise un vocabulaire propre à la mer et aux navires qu’il est bon de rappeler.
L’amure : c’est la position d’un bateau par rapport au vent.
En navigation, l’amure désigne la position d’un bateau par rapport au bord qui reçoit le vent. On dit qu’un bateau est bâbord amure quand il reçoit le vent par bâbord, et qu’il est tribord amure quand il le reçoit par tribord. Bâbord correspond à gauche et tribord à droite. Sur un bateau, le côté au vent désigne le bord qui reçoit le vent en premier alors que le côté sous le vent désigne le bord qui reçoit le vent en dernier.
En mer, on ne parle pas de priorité, mais de privilège
En mer, la priorité s’appelle privilège. Lorsqu’un voilier a la priorité, on dit qu’il est le bateau privilégié. Il ne doit pas modifier sa route, mais le RIPAM l’oblige à se tenir prêt à changer de cap pour éviter toute collision avec d’autres bateaux. Le navire non privilégié doit manifester son intention, puis effectuer sa manoeuvre d’évitement à temps.
La manoeuvre est l’art de gouverner un navire
Sur un navire, la manoeuvre consiste à donner des ordres de barre, de propulsion ou de disposition des voiles. Elle a pour but de placer le navire sur une position ou une route prédéterminée.
L’abordage désigne la collision entre 2 bateaux
L’abordage est un risque majeur. Selon le RIPAM, tout navire doit s’assurer en permanence de l’absence de risque de collision grâce à une veille auditive et visuelle appropriée. En cas de doute, il doit considérer le danger comme réel et manoeuvrer immédiatement.
Voici les règles de priorité en voilier à respecter absolument
Rappelons qu’un voilier qui navigue à moteur perd son privilège de voilier.
Règle de priorité 1 : un voilier est prioritaire sur un bateau à moteur
Plus un bateau est manoeuvrable et moins il a de privilèges. Si un voilier et un bateau à moteur font route de collision le voilier est le navire privilégié, car moins manoeuvrable. C’est lui qui est prioritaire.
Règle de priorité 2 : un voilier qui rattrape un autre bateau doit éviter la collision
Lorsque deux bateaux font la même route, c’est le bateau de tête qui est privilégié. Le navire rattrapant n’est pas prioritaire et doit s’écarter, qu’il soit voilier ou bateau à moteur. Lorsqu’un bateau ne peut déterminer s’il est le rattrapant, il doit se considérer comme tel et faire sa manoeuvre en conséquence.
Règle de priorité 3 : en cas d’amure identique, le voilier sous le vent est privilégié
Si deux voiliers font route de collision et qu’ils ont la même amure, c’est-à-dire qu’ils reçoivent le vent du même côté, on donne la priorité au navire qui est sous le vent. Être sous le vent signifie qu’on reçoit le vent en dernier. C’est toujours le voilier qui reçoit le vent en dernier qui est prioritaire.
Règle de priorité 4 : un voilier tribord amure est toujours prioritaire sur un voilier bâbord amure
Si deux voiliers font route de collision et que l’un reçoit le vent par bâbord (bâbord amure) et l’autre par tribord (tribord amure) c’est toujours le voilier tribord amure qui est privilégié. Le voilier recevant le vent de bâbord doit manoeuvrer pour s’écarter, car il n’est pas prioritaire.
Règles de priorité 5 : les règles de changement de route obligatoire pour les voiliers
Un voilier faisant route doit toujours s’écarter de la route :
- d’un voilier ou d’un navire à moteur qui n’est pas maître de sa manoeuvre ;
- d’un voilier ou d’un navire à moteur à capacité de manoeuvre restreinte ;
- d’un voilier ou d’un navire à moteur en train de pêcher.
Règles de sécurité : la nuit, les feux sont importants
La nuit, les feux permettent de mieux apprécier les dangers de collision. Les navires à voiles de moins de sept mètres doivent pouvoir allumer un feu blanc en cas de danger de collision. Les navires à voiles de plus de 20 mètres doivent posséder un feu vert à tribord, rouge à bâbord ainsi qu’un feu de poupe blanc.
Quel que soit le privilège, pour les voiliers : “prudence reste mère de sûreté“
Retenez : quand je navigue, je manifeste toujours clairement mes intentions ; si je peux, je me tiens loin des autres bateaux ; en cas de doute, je laisse toujours la priorité ; et en permanence, je fais tout pour être visible.
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